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Washington - San Antonio : une défaite après 8 victoires, on avait presque oublié ce que ça faisait

  • François Simonin
  • 27 avr. 2021
  • 8 min de lecture

Cette nuit, les Wizards ont accueilli les Spurs à la Capital One Arena pour essayer de prolonger leur série de 8 victoires. Un duel des 90s en perspective tant les 3 stars impliquées dans ce match (Westbrook, Beal et DeRozan) semblent être restées bloquées avant l'air "Curry" du shoot à 3pts à outrance.


Pour ce match, les Spurs étaient presque complets puisque seulement Trey Lyles manquait à l'appel parmi les joueurs avec un vrai temps de jeu. Côté Wizards, Avdija et Thomas Bryant sont out jusqu'en fin de saison et Robin Lopez était sur le bord du terrain à cause d'une cheville qui a tourné contre Cleveland. Pas de hook cette nuit, ce qui n'a pas manqué de baisser la qualité globale du match. RoLo, on ne te mérite pas.


 

Le déroulé du match :


Dès le début du match, le ton est donné : on est loin des 40% de fréquence des tirs à 3pts que l'on voit maintenant en NBA. En même temps avec les 28e (Wizards) et 30e (Spurs) équipes avec la plus petite fréquence de tirs longue distance, il fallait s'y attendre. En résulte un joyeux bordel pour les basketball-nerds avec de l'agression de cercle et des mi-distances à gogo. Beal prend rapidement les choses en main et inscrit 13 points lors du 1er QT à 6/7 au tir dont un joli and one sur Jakob Poeltl. Les deux équipes sont propres, à l'exception de Russell Westbrook, comme souvent. Ce sera une constante dans ce match mais il a eu tendance à forcer à mi-distance et à prendre des décisions suspectes comme la fois où il a foncé en transition, planté ses appuis à 45° et dégainé rapidement pour un long-2 avec la planche alors qu'il n'avait aucun adversaire à moins de 2 mètres de lui. The Brodie in a nutshell. En face, Dejounte Murray et DeMar DeRozan proposent des prestations de haut vol. On assiste aussi à un duel de joueurs de sortie de banc assez inattendu entre Anthony Gill et Rudy Gay inscrivant respectivement 13 et 8 points lors de cette première mi-temps. Oui, j'ai bien écris Anthony Gill et je vous assure que je ne suis pas bourré. Celui-ci a été jeté dans la mêlée par Scott Brooks à cause de 2 fautes rapides d'Alex Len puis de Daniel Gafford et il s'en est tellement bien tiré qu'il est resté 14 minutes sur le parquet durant les 2 premiers QT. C'est entre autre grâce à son apport inattendu que les Wizards finissent avec seulement 3 points de retard à la mi-temps, sur le score de 62-65.


Le 3e QT est tout aussi serré et Beal continue sa Masterclass. Arrivé à 95-95 pour le début du 4e QT, Washington prend jusqu'à 9 points d'avance grâce à un Westbrook qui rentre ses tirs (ô miracle). Mais bon, vu que cela ne pouvait pas durer, RW se remet rapidement à forcer et les Wizards ratent leurs tirs et laissent les Spurs revenir. À 4 minutes de la fin, le match s'emballe et les deux équipes rentrent dans une séquence d'adresse presque irréaliste. Layups contestés, tirs en déséquilibre ou simple tirs ouverts, on ne voit plus la différence et pendant 3 minutes les paniers pleuvent. À 131-131, DeRozan rentre un gros mi-distance sur la tête d'un Davis Bertans pas loin de faire faute et d'offrir un and one. Il reste 21.8 secondes sur l'horloge et les Wizards sont à -2. Qui d'autre que Beal pour prendre ses responsabilités à ce moment-là ? Il reçoit la balle à 9 mètres dans l'axe du panier, par en drive en contournant la prise à deux et monte au layup en encaissant parfaitement le contact avec DeRozan. Bucket. 133-133. Là aussi on aurait pu siffler faute pour un and one mais vu que DMDR n'a pas eu le coup de sifflet qu'il aurait pu avoir à l'action précédente, on n'en tient pas rigueur. 15.8 secondes sur l'horloge, les Spurs ont le dernier tir et ils prennent leur temps pour ne pas laisser une autre chance aux Wizards. Après avoir remonté le terrain, DeRozan, gardé par Westbrook, demande un écran pour forcer Neto à switcher sur lui. Le Brodie s'en rend compte et reste sur lui, Bertans va flotter entre Rudy Gay et Patty Mills pour ne pas leur offrir de tir ouvert et Neto refuse le switch. DeRozan attaque donc rapidement sur RW, feinte un drive et part en fadeaway dans un footwork grandiloquent. In and out. 133-133, overtime.


La prolongation commence sur un air de duel entre DeRozan et Beal, mais l'ailier des Spurs, en manque de réussite sur ses deux premiers tirs, laissera davantage Dejounte Murray s'exprimer. Beal, lui, prend toutes les responsabilités sur ses épaules. Il continue à agresser le cercle avec une bonne efficacité, peu importe la complexité de ce qu'il entreprend. À 139-141 et avec encore 2 minutes à jouer, Brad est défendu offball par Murray et il tente de se rendre disponible. Alors qu'il vient de créer de l'espace avec Dejounte, il rentre (presque délibérément) dans Poeltl, sans doute pour avoir des lancers et le faire sortir du match puisque le bigman des Spurs avait 5 fautes à ce moment-là. Il tombe et l'action se poursuit jusqu'à une faute de Patty Mills sur un rebond offensif d'Hachimura. Tout semblait en ordre mais finalement, Beal prend une technique, sûrement après s'être calmement plaint que la faute de Poeltl n'avait pas été sifflée. Sur le rapport, il est écrit qu'un arbitre lui a mis la technique pour une parole déplacée envers un autre arbitre… on en pense ce qu'on veut hein ! 139-142, -3 et tout devient instantanément plus compliqué. Beal continue son numéro et fait repasser les Wizards à 143-142. S'en suit un panier facile et une perte de balle de Westbrook permettant aux Spurs de faire tourner le chrono et le score passe à 143-144 avec 40 secondes à jouer. C'est le moment que choisi Westbrook pour faire une iso et prendre un mauvais tir un peu précipité avec peut-être l'objectif de faire un 2 for 1 (gestion de l'horloge pour avoir deux possessions contre une seule). 27 secondes à jouer, balle Spurs avec 1 point d'avance. Ils avancent le ballon puis prennent un TO. Remise en jeu sur DeRozan, il est rapidement doublé et Gregg Popovich reprend un temps-mort. 14 secondes à jouer, 11 sur l'horloge de tir, nouvelle remise en jeu sur DeRozan qui est bien trappé par les Wizards mais Bertans fait faute. Il reste 8 secondes à jouer, il faut faire faute. Remise en jeu, les Wizards tentent l'interception sans succès et sont obligés de faire faute sur Patty Mills. Il met ses deux lancers, 143-146, 5 secondes à jouer, 3 points obligatoire. Beal se démarque bien pour la remise en jeu, il reçoit le ballon, crée son espace, dégaine, mais son tir est trop court. Défaite 143-146.


Fin de série pour les Wizards qui se sont quand même bien battus dans un match très serré. Bien sûr, on pouvait toujours s'attendre à mieux et certaines critiques des coups de sifflets peuvent s'avérer justifiées, mais les faits sont là et si cette défaite est aussi amère c'est parce qu'elle clôture une série de 8 victoires. À croire que l'on avait oublié ce que ça faisait de perdre des matchs, surtout qu'en tant que fans d'une Franchise coachée par Scott Brooks, on est censé être prévenu qu'aucun match n'est offert et que la défaite rode toujours.



 

Les performances notables :


Bradley Beal, MVP du match : Si ce match a été joué dans une faille spatiotemporelle transportant les joueurs dans les années 90s, Beal a été une sorte de Michael Jordan ou de Clyde Drexler en attaque. Quelques mi-distances mais surtout une incroyable agressivité vers le cercle. Peu importe le défenseur qu'il avait sur lui ou le big qui l'attendait dans la peinture, Brad scorait. En même temps avec Jakob Poeltl et Drew Eubanks, disons que l'on a connu des raquettes mieux gardées que celle de San Antonio. Il a été le meilleur joueur présent sur le parquet sans contestation possible et sa ligne de stats parle pour lui : 45 points à 20/37 au tirs et seulement 5 lancers.En somme, cette performance fut loin d'être anodine pour le Panda puisqu'il reprend son statut de meilleur scoreur de la Ligue (31.3 points par match comme Curry mais il est devant dans les décimales suivantes, désolé le Chef), valide son 32e match de la saison à 30 points ou + et a égalisé le record de Franchise de 28 matchs à 40 points ou + actuellement détenu par Gilbert Arenas (mais pour combien de temps encore ?). Il n'aura manqué que la victoire pour parfaire ce tableau. Certains critiqueront son "hero ball" à cause de ses 37 tentatives, mais ce serait oublier la domination qu'il a eu sur ce match et l'efficacité qui en a résulté. Avec ses 54% de réussite au tir lors de ce match, difficile de critiquer la production qu'il a eu cette nuit. D'autres pointeront du doigt le fait que les Wizards sont à 2 victoires pour 14 défaites quand il inscrit au moins 40 points sur ces deux dernières années, mais ces personnes ont juste lu le box-score et des stats sur Twitter ce qui rend leur avis aussi inintéressant que le pet d'un âne mort. Tant de finesse et de modernité dans cette expression, l'Indiana valide.


Russell Westbrook : Un nouveau triple-double, le 29e de la saison, mais une fois de plus sa production est en trompe-l'œil. 9/26 au tir avec des choix contestables et un forcing à mi-distance, il a tout de même été excellent en début de 4e QT, permettant aux Wizards de prendre un bref avantage. Il est toujours compliqué de critiquer Westbrook tant ses lignes de stats frôlent l'indécence, mais le Brodie qui fait gagner des matchs n'est pas celui qui noircit la feuille mais c'est celui qui joue juste. Malheureusement, ça n'a pas été le cas ce soir. Si seulement on avait un coach capable de l'aider à être plus régulier…


Anthony Gill et Alex Len : Deux pivot pour le prix d'un. À cause des problèmes de fautes de Gafford et Len, Gill a eu du temps de jeu en 1ère mi-temps. 14 minutes, 13 points à 6/7 au tir, 3 rebonds, un contre et une interception. Une superbe prestation pour l'ancien joueur moscovite. Malheureusement, Scott Brooks l'a oublié en deuxième mi-temps, une fois n'est pas coutume, et c'est Alex Len qui a pris la relève sur la fin de match. 17 points et 10 rebonds et une prestation somme toute solide face à une raquette des Spurs relativement faible. De là à dire que Len était l'intérieur le plus tough sur le terrain, il y a un pas que l'on franchira aisément. En même temps, vu la concurrence qu'il y avait en face…


Le reste : Hachimura a proposé une excellent performance dans une raquette des Spurs assez faiblarde. Bertans n'a vraisemblablement pas compris le thème "90s" de la soirée en rentrant trois 3pts. Gafford a été bon dans les intentions mais n'a pas dominé autant qu'il aurait pu à cause de ses problèmes de fautes. Ish Smith a bien fait son travail en trouvant des passes malignes et en ne prenant aucun tir à 3 points. Enfin Scott Brooks a réussi à ne mettre en place aucun système en 53 minutes et à reproposer des rotations suspectes. Avoir une telle régularité à ce niveau, ça impose le respect.


 


La suite :


Cette défaite permet d'offrir l'opportunité aux Wizards de commencer une nouvelle win streak et pour ce faire il faudra faire un semi-exploit contre les Lakers d'un AD sur le retour jeudi à 1h30 du matin. Si une vidéo Instagram d'un LeBron trottinant a déchaîné les passions, le voir sur le parquet à la Capital One Arena semble complètement improbable. Concernant la course aux playins, les Bulls et les Raptors ont remporté leurs matchs cette nuit, respectivement contre le Heat et les Cavs. Ils restent encore tous deux à une victoire de nos Wiz qui garde leur 10e place. Chicago et Toronto/Tampa rentrent dans une partie très complexe de leur calendrier et ce sera l'occasion pour Washington de capitaliser sur chacune de ses victoires au classement. Capitaliser. À Washington. T'as compris ? Hilarant.



 
 
 

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