Résumé :
«La déception unit l’espoir et la résilience, rien ne peut concilier cet état. Il suffit d’espérer et d’attendre que la force du désir se révèle et passe au bon vouloir de votre cause.» Sonia Lahsaini
Les faux espoirs sont cruels, mais peut-être pas aussi cruels que l’absence d’espoir. Cette victoire arrachée au bout d’un match haletant nous aura permis d’espérer un peu plus, à un play-in qui, à l’heure actuelle, nous est promis.
Au crépuscule d’une saison particulière, les Wizards entament leur sprint final face à la plus grande franchise de la décennie passée. Cette dernière, emmenée par un Stephen Curry stratosphérique a pour objectif identique au nôtre, d’accrocher le wagon 7-10. Un duel au sommet face à notre traction arrière de superstars était à prévoir. Laissez-moi vous narrer, la fabuleuse épopée du Wizards Express, une machine pas toujours sur les bons rails mais qui, une fois au charbon, vous marque au fer rouge.
Tout démarre sur les chapeaux de roues côté Wizards, un 20-9 en un peu plus de 6 minutes, histoire de poser les bases. En attaque, c’est la fiesta. Une surprise ? Pas vraiment. On connaît le potentiel offensif de ces barjos du ciboulot. En défense cependant, c’est tout bonnement exceptionnel. Les poules ont sûrement des dents de dinosaures quelque part sur le globe parce qu’on a assisté à une MASTERCLASS défensive des hommes de Scott Brooks. Les Wizards décident de trap systématiquement Curry à deux, qui se retrouve complètement désorienté et enchaîne les pertes de balle. Russ est déterminé, Gafford contient le 30 adverse au large ; enfin, Alex l’Ukrainien colle au cul de Steph et le renvoie dans sa cuisine. L’impression que ce dernier lui avait piqué un bout d’Ukraine et qu’il l’avait mise mauvaise…à Len. Vous l’avez ? Car c’est la seule blague du QT, enfin… presque la seule. Une dernière pour la route ? Westbrook fixe Draymond avant de lui planter une carotte sur le bout du nez au buzzer, de quoi rendre vert Green. Fin du QT1 : 38-20 Wizards. Les deux pieds sur l’accélérateur en fond de 3ème, les Wizards sont à 7000 tours/minute et au bord du rupteur.
Après 12 minutes à avoir pisser sur la gueule de Golden State et à les renvoyer sous le Golden Gate à faire la manche aux paniers marqués, la Golden Shower prend fin à l’entame du QT2 avec un Golden coaching côté DC. Chez les Warriors, Jordan Poole surnage. Swimmingpoole pourrait-on dire. Côté Wizards, c’est le drame. Gafford est excellent, raison pour laquelle Brooks le sort, au profit de Robin Lopez. Ou plutôt Gros bide Lopez. Ce dernier enchaîne les ballons perdus, rate des hooks (c’est dire !) et se fait blocker par Kelly Oubre Jr qui a décidé de donner une définition sportive du revenge porn. 5 minutes de Tahiti Bob sur le parquet auront suffi à ramener les Warriors à égalité. On n’a jamais vu une chute aussi brutale depuis la crise des Sub-primes. En parlant de chute, une retombée terrible de Deni va faire virer la rencontre du rêve au cauchemar…
A 45 secondes de la fin du premier acte, sur une tentative de block de Bazemore, Avdija se retrouve déséquilibré en haute altitude et retombe salement sur la jambe. Les images sont terribles, la souffrance se lit sur le visage de l’Israélien et ce dernier quitte le parquet… en fauteuil roulant. On accordera une ligne ou deux de ce récap’ pour remercier sincèrement et profondément Jordan Bell pour sa présence d’esprit et son grand cœur ; pour avoir consolé Deni d’une part, en lui couvrant la jambe d’autre part, pour que le jeune rookie n’ait pas à voir la gravité de sa blessure. Bell, un vrai bon coéquipier, sur et en dehors du terrain.
On repart à présent pour 24 minutes de basket. Je ne vous cache pas que derrière le Live-Tweet, l’ambiance avait radicalement changé pendant ce QT3. Le même genre d’atmosphère où d’une bonne soirée libertine où t’es tout en contrôle, tu vois arriver un triple-décimètre au fond de la salle, dans la pénombre, qui vient te remettre à l’équerre. Ou pas du coup. J’hésite encore à la poster celle-ci dans le débrief. De fait, Curry lâche (enfin) les bombes du parking du Capital One Arena, désormais sous le regard de quelques spectateurs et les Wizards enchaînent les maladresses. 85-76 Warriors à 2 minutes 40 de la fin du QT3, le cauchemar est devenu réalité. Le score fait mal mais le hustle légendaire de Neto nous maintient en vie. Par ailleurs, Bonga et Gafford sont sur le terrain en même temps à partir de ce moment. Coïncidence, on n’encaisse plus beaucoup de paniers. De l’autre côté Russ envoie Dan sur orbite et les Wizards restent, tant bien que mal au contact. 93-86 Warriors après 36 minutes.
Bertans envoie une ogive dans le corner pour commencer, après un petit passage à vide sur la période précédente mais Jordan Poole nous remet la tête sous l’eau coup sur coup derrière l’arc. 104-93 à 6min58 de la fin du match. Les chances étaient infimes à ce moment-là… Mais ce qu’il y a de plus beau avec ces Wizards, c’est qu’ils sont capables de tout, et parfois du meilleur. Après quelques grosses défenses mais aussi quelques open-looks manqués pour les Warriors, les joueurs de la capitale reviennent au train, un peu comme Cadel Evans dans le Tourmalet. Ce n’est pas sexy, c’est néanmoins efficace. Gros run de 9-0 pour nous remettre à deux longueurs, à 3mn18 du terme. Après quelques paniers échangés, les Wizards se retrouvent à 107-108 à 2min de la fin du match et là, le premier coup de massue sur la tête des Warriors. Daddy Bertans envoie une flèche millimétrée en catch and shoot et notre équipe passe à +2. Russ et Beal se mettent à driver vers le cercle depuis l’expulsion de Dray, c’était une dray bonne idée. Enfin, après un gros drive du panda, la balle est lâchée au letton au bout du chrono qui finit en urgence sous le panier. +4 à 26 secondes de la fin. Plus rien ne peut nous arriver.
Plus rien ? Vraiment ? Vous ne comprendrez donc jamais… Steph score très rapidement et les Wizards remettent en jeu avec 21 secondes à jouer. Ils pensaient sûrement que les adversaires du soir allaient faire faute… ils ont donc attendus la faute. Mais rien n’est venu. Le bordel sans nom. Westbrook envoie une praline pour essayer de faire passer la balle de l’autre côté du terrain avant les 8 secondes autorisées, c’est évidemment intercepté. Passe rapide de Bazemore pour Wiggins qui marque son lay-up, seul à 10 secondes de la fin pour remettre les équipes à égalité... heu, qui réalise l’action la plus clutch du match pour nous en fumant complètement son lay-up, alors qu’il était tout seul. Rebond Wizards, Daddy Bertans termine sur la ligne, lui qui n’en rata aucun sur le mois d’Avril. 118-114 Wizards, fin du match, 6ème victoire de suite dans le plus grand Wizardesque style. Rideau.
Ce que l’on a aimé :
· Le hustle de Neto et de Gafford. Tous deux INDISPENSABLES pour ne pas faire sombrer dans les abysses au milieu du match.
· Bertans, ultra clutch et qui, à l’instar des débriefs de début de saison, se retrouve désormais systématiquement dans les points positifs du match.
· Le QT4 patron de Beal.
· Les minutes défensives avec Bonga et Gafford sur le terrain.
· La bataille des rebonds gagnée logiquement en l’absence de Wiseman : 69-53.
· L’énorme shut-down de Curry, pourtant en pleine bourre. 18 points seulement pour le chef à 7-25 au tir dont 2-14 (!) derrière l’arc et -23 de +/-, le pire du match et de très loin. Stephen Curry s’est transformé en Stanley Kubrick, un gestionnaire un peu paranoïaque.
Ce que l’on a moins aimé :
· Se faire laver le cul par Oubre, Bazemore et Poole. S’explique néanmoins par les choix (gagnants) opérés sur Curry.
· Les 9 minutes de Lopez. Le temps d’empiler 0 point, 3 pertes de balle et -17 (!!!) d’évaluation sur cette courte durée.
· Les 43 premières minutes du match de Russ. Tirs ratés, pertes de balle à foison. Heureusement clutch.
· Les têtes baissées pendant le run des Warriors QT3.
Notre MVP de la soirée :
· Bradley Beal, évidemment. 29 points, 10 rebonds, 4 passes, 2 interceptions. Plus que des stats, il a sonné la charge en fin de match à travers ses drives inarrêtables. C’était soit panier, soit lancers. Et à 11/11 sur la ligne, valait p’tet mieux le laisser marquer sur son tir.
Notre déception de la soirée :
· La blessure de Deni, évidemment. Alors qu’il était excellent dans sa défense depuis quelques matchs et semblait trouver peu à peu confiance en lui en attaque, la blessure du petit sonne comme un coup d’arrêt énorme pour le joueur. En plus de sa perte, nous devons faire face à l’absence de Rui et de Bryant. En d’autres termes, c’est tout notre frontcourt titulaire qui passe par la case infirmerie.
Nos notes :
· Bradley Beal : 8/10. (Cf. « MVP de la soirée »)
· Russell Westbrook : 4.5/10. 14-20-10-3, nouveau triple-double. Avec 9 pertes de balle (dont une qui aurait pu s’avérer fatale) et 5/17 au tir, le Brodie est clairement passé à côté de son match malgré son énergie débordante au rebond.
· Raul Neto : 7/10. 18/3/4/3 à 7/11 FG et 3/6 3FG. Efficacité redoutable, défense formidable. +17 de +/-
· Deni Avdija : Non-noté. Rappelons tout de même qu'il était très bon sur ce début de match, notamment défensivement, as usual.
· Alex Len : 5/10. A joué seulement 13 minutes (coucou Scott), a été plutôt bon en début de match sur le chef.
· Davis Bertans : 7/10. 19 points pour le letton. 40% au tir, 100% aux lancers. ULTRA clutch. Exactement ce qu’il nous fallait pour arracher ce match.
· Isaac Bonga : 5/10. 6 points en 10 minutes et une défense toujours intéressante. Risque de voir (enfin) ses minutes augmentées avec la malheureuse absence de Deni.
· Robin Lopez : 1/10. Pire match de RoLo depuis le début de saison. Pas besoin de développer davantage. Ça arrive néanmoins après plusieurs très bon matchs, on te pardonne Fred Pierrafeu.
· Ish Smith : 4/10. Du Ish dans le texte. Performance médiocre, créateur moyen.
· Daniel Gafford : 7/10. Monstrueux impact des deux côtés du terrain. 19/10 en 24 minutes de jeu et une dissuasion parfaite pour les quelques drives des Warriors. C’est notre meilleur poste 5 depuis combien de temps ? Genre, sérieusement ?
· Garrison Mathews : Non-noté. Est rentré 6 minutes. Il aura sûrement le droit à 42 lors du prochain match.
Le prochain match ? Dans la nuit du vendredi à samedi face à OKC, pour un retour à la Chesapeake en faillite pour l’ami Russ. De quoi se souvenir du bon vieux temps où l’ami Westbrook était le meilleur joueur du monde et où les Wizards étaient solidement installés Top 4 à l’Est.
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