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Deni Avdija, 20 ans seulement mais déjà ton point forward favori

Avant chaque draft, beaucoup de passionnés de basket préparent soigneusement leur mock draft. Ainsi, après avoir évalué les défauts et les qualités des prospects que leur franchise préférée pourrait sélectionner, chacun se prête au jeu des comparaisons. Mario Hezonja, Gordon Hayward, Dragan Bender, Nicola Batum, Luka Doncic, Cedi Osman, Hedo Turkoglu, autant de joueurs cités pour illustrer les qualités et le potentiel de Deni Avdija.

MAIS DU COUP, C’EST QUI DENI ?


Deni Avdija est né le 3 janvier 2001 dans le kibboutz de Beit Zera en Israël, d’une mère israélienne et d’un père Serbe. Comme souvent en NBA, ses parents sont d’anciens athlètes de haut niveau : si l’on parle régulièrement de son père, Zufer, ancien basketteur professionnel ayant notamment glané la médaille de bronze au championnat du monde de 1982, sa mère, ancienne championne d’athlétisme, n’est pas non plus en reste.


Sa jeune carrière de sportif débute avec le football. Mais, lassé par ce sport de manchot, il va par la suite s’essayer au basket. C’est ainsi qu’à 13 ans, il rejoint le « club nation », le Maccabi Tel-Aviv, avant de rapidement prendre les traditionnels 15 cm nécessaires à chaque futur basketteur professionnel. Bonne nouvelle ? Pas vraiment. Selon, Veljko Perovic, aujourd’hui entraineur personnel de Deni Avdija mais qui le suivait déjà à l’époque, son corps ne ressemblait littéralement plus à rien :

"Il était sur la pointe des pieds quand il courait, les mains partout, les épaules serrées, [...] tout était déconnecté".

De cette épreuve, Deni développera une de ses principales qualités, l’éthique de travail.

Pour cela, pas de demi-mesure pour le jeune Deni. Commencent ainsi de longues séances d’entrainement, chaque matin de 6h30 à 10h, avec Perovic, avant d’aller étudier. Un peu de repos après les cours ? Pas vraiment. Nouvel entrainement. Aussi, ses entrainements étaient, dans un premier temps, uniquement sans ballons et concernait surtout sa posture et sa manière de courir. Préférant toujours en redemander, il ne s’est jamais plaint, comme le raconte Veljko Perovic. D’ailleurs, Deni vante aujourd’hui dans chaque interview les effets de ce travail intensif :

« Je vois ce que cela m'apporte, alors je ne m'arrêterai jamais".


Nul doute que lorsque notre bon vieux Tommy Sheppard a pris la décision de le drafter, cela a joué en sa faveur. Seulement, Tommy Sheppard n’a pas choisi qu’un athlète, mais un basketteur avant tout, fort de nombreux succès sur la scène européenne.


Après avoir choisi de représenter Israël plutôt que la Serbie, Deni Avdija fait ses débuts sous le maillot israélien en 2017 pour le championnat d’Europe des moins de 16 ans : 15.3 points, 12.6 rebonds et 5.3 passes décisives par match de moyenne lors d’une compétition dont il terminera meilleur rebondeur et meilleur passeur (ex-aequo avec l’illustre Karapandžić, merci pour lui). Fait d’arme anecdotique tant il va dominer la scène européenne par la suite.

C’est lors de l’été 2018, disons “plutôt complet”, que le jeune Deni va s’affirmer définitivement comme l’un des meilleurs joueurs de sa génération.


Tout commence en juillet 2018, où il va remporter, à 17 ans, le championnat d’Europe des moins de 20 ans, soit la première médaille d’Or de l’histoire de sa sélection. S’il laisse le titre de MVP à son ami de club et sélection, Yovel Zoosman, il obtient une place dans le 5 majeur de la compétition venant ainsi récompenser ses 12.7 points et 6,4 rebonds par match.

Cela ne lui suffit pas : il enchaine 5 jours plus tard avec l’Euro des moins de 18 ans, qu’il dominera, évidemment, bien que limité par la fatigue. Enfin, pour finir son été bien chargé, il part à Belgrade récupérer titre de MVP du camp Européen de Basketball Without Borders organisé par la NBA et clore un été au cours pendant lequel il aura marqué les esprits.




Un an plus tard, après avoir glané un nouveau titre de MVP, cette fois au camp mondial de Basketball Without Borders en février, Deni, à seulement 18 ans, s’apprête à débuter son second championnat d’Europe des moins de 20 ans. Puisque la compétition se déroule à Tel Aviv, il doit porter sur ses épaules une pression décuplée. Plus d’une dizaine de franchise NBA ont envoyé des scouts. Il se sait observé, et doit, de plus, gérer la pression de tout un pays pour profiter des salles pleines et d’un public en ébullition. Mais le jeune Deni aime la pression :


« Ça fait du bien. Jouer à la maison avec notre public et dans les installations de notre pays est incroyable. Avoir nos fans à domicile derrière nous est également un avantage considérable. Nous sommes également conscients du fait que nous représentons le peuple juif du monde entier et nous ferons de notre mieux pour le rendre fier. »

C’est donc lors de cette compétition qu’il choisit de délivrer la fameuse ligne de stat - code Wifi : 18.4 points, 8.3 rebonds, 5.3 passes décisives, 2.4 contres, et 2.1 interceptions par match, suffisant pour lui permettre de remporter son second Euro.


Contrairement à l’année passée, il est devenu le véritable leader de l’équipe. Vocal, il n’hésite pas à replacer, encourager ou réprimander chacun de ses coéquipiers. En plus de donner le ton offensivement, il se découvre des talents de défenseurs et devient le meilleur stoppeur de son équipe. S’il se nourrit de l’engouement du public et va fêter chaque victoire avec les supporters, il n’hésite pas non plus à haranguer la foule et même à chambrer les bancs adverses après chacune de ses actions de classe. Logiquement récompensé par le titre de MVP de la compétition, il l’est surtout par une place désormais assurée de loterie pick 2020, tant il a impressionné par sa classe et sa mentalité.


OKAY, OKAY, ON A COMPRIS, TOMMY A CHOISI UN ISRAELIEN QUI A DOMINE LORS DES COMPETITIONS DE JEUNES EN EUROPE, MAIS CONTRE DES PROFESSIONNELS, IL A ETE BON LE ROOKIE, OU TOMMY VOULAIT JUSTE COMPLETER SA COLLECTION DE NATIONALITES AU WIZARDS ?

Et bien oui, cher ami, Deni a aussi été bon face à des professionnels, d’anciens NBAers bien plus développés physiquement que les jeunes hommes de NCAA. Tout d’abord en Euroligue, avec un rôle restreint, puis en Championnat dans un rôle plus complet. Avant de discuter de sa campagne professionnelle (promis, on va le faire) commençons par ce poster bien sympa sur Gigi Datome lors d’un de ses meilleurs matches d’Euroligue face au Fener de Nando de Colo :








Vous le savez déjà, l’Euroligue est la deuxième meilleur ligue du monde, (Derrière la NBA pour ceux du fond qui ne suivent pas). Mais l’Euroligue, c’est surtout un basket où chaque panier compte, où toutes les défenses sont organisées et où tous les matchs importent. Faire des statistiques en Euroligue est donc bien plus dur qu’en NCAA et parfois même plus dur que face une équipe de NBA qui ne défend pas. (prenons, au hasard, les Wizards de Scott Brooks).

Lorsque l’on observe la campagne d’Euroligue de Deni, ce ne sont pas vraiment ses statistiques anecdotiques qui importent, mais plutôt la manière dont il est allé chercher ses minutes et le rôle qu'était le sien. Ainsi, lors de sa quinzaine de minutes, son rôle était principalement offball, alternant cut vers le panier et catch and shoot à trois points. De plus, sa capacité à prendre des rebonds contestés avant d’enchainer par une contre-attaque rondement menée n’a pas manqué d’alimenter ses highlights :



Certes, ce n’est pas un rebond mais avouez, c’était bien sympa, quand même, comme coast to coast.

Plus intéressant encore, sa présence défensive lui a permis, à mesure que la saison avançait, de jouer de plus en plus de minutes et dans des moments de plus en plus chauds. Comme il l’expliquait à Mike Schmidt, c’est uniquement parce que le besoin ne s’en faisait que trop ressentir avec la sélection israélienne que Deni Avdija est devenu un très bon défenseur. Il excelle d’abord dans les aides et dans la défense du weakside, avant de devenir un défenseur sur l’homme très intéressant.


Ainsi, c’est lui qui s’est chargé de défendre des Shane Larkin ou Kostas Sloukas, deux des meilleurs meneurs d’Euroligue, lors des dernières possessions face au Fenerbace ou l’Efes Istanbul. Aussi, lorsque le Maccabi ne trouvait pas la solution pour défendre les pick and roll face aux intérieurs d’Euroligue les plus longs d’Euroligue, il n’était pas rare de voir Ioannis Sfairopoulos, le coach du Maccabi, faire défendre Avdija sur le meneur adverse.

En effet, si sa défense sur face aux extérieurs était correct, sa faculté à pouvoir switcher et utiliser ses 2m05 ~ 2m08 face aux intérieurs adverses permettait de ne pas créer de mis-match sur les switches et de régler ainsi bien des problèmes.

Résumer la carrière professionnelle de Deni Avdija à une simple présence défensive en Euroligue serait réducteur. Au sein du championnat israélien, la Winner League, Deni compile près de 13.5 points, 6 rebonds, 2.6 passes, 0,8 interceptions, 0,9 contres. Sa saison peut, en réalité, se décomposer en deux parties. Une première ou il aura été un solide joueur du Maccabi tantôt remplaçant, tantôt titulaire apportant 9 points, 6 rebonds et 2 passes de moyenne. Puis, une seconde, qu’il commença lors d’un déplacement à Holon, alors que le Maccabi était privé de ses trois principaux joueurs : le meneur Scottie Wilbekin, l’ailier Omri Casspi, et le pivot Tarik Black.



22 points à 9/15 au shoots, 4/7 à 3 points, Deni nous montre tout l’étendue de sa palette : du post-up game, un fadeway, un step back à 3 points, 5 passes dont certaines particulièrement savoureuses et pour couronner le tout, un dunk en contre-attaque suivi d’une explosion de joie libératrice. Dans un entretien avec l’incontournable Mike Schmitz, Deni a d’ailleurs cité ce match comme un match charnière, un match où il a enfin pu exprimer pleinement son talent et faire abstraction des attentes et de la pression qui l’entourait. Dès lors, son utilisation par coach Sfairopoulos s’est peu à peu modifiée, faisant de Deni le second porteur de balle de son équipe, et parfois même, lors de quelques séquences, le principal créateur. La différence de statistiques montre ainsi, assez nettement, qu’il y a eu un avant et après cette rencontre : de 9 à 17 points de moyenne avec une progression de près de 10 % à trois points (30 % → 40 %).




BAH ECOUTE ÇA M’A L’AIR BIEN POSITIF TOUT ÇA, MAIS EN ATTENDANT, NOUS ON SE CONSOLE AVEC DES CONTRE-ATTAQUES EMMENEES PAR ISH SMITH DONC T’AS PAS AUTRE CHOSE A NOUS OFFRIR, JE SAIS PAS MOI, COMME UN RESUME DE SES QUALITES, DES DEFAUTS OU AXES DE PROGRESSIONS ?

Content que tu le demandes, c’était bien au programme, ne t’inquiète pas.


Le paradoxe qui entoure Deni Avdija est que si son expérience dans le basket professionnel a fait de lui un joueur NBA ready, qui connait les exigences du sport professionnel et qui peut gérer la pression qui l’accompagne (ce qui lui permet d’ores et déjà de starter devant TBJ, Bonga ou Bertans), Deni est aussi un joueur qui n’a jamais eu le temps de travailler son jeu sur de longues durées.


En effet, chacun de ses étés était rythmé par des compétions Européennes U16, U18 et U20, De la même manière, lors de l’été 2020, lorsque le championnat israélien a repris, il a préféré disputer la fin du championnat, alors qu’il aurait pu se préparer pour la draft 2020 et éviter ainsi tout risque de blessures. Si cela lui a permis de remporter sa troisième Winner League et de quitter son pays en tant que MVP, ce nouvel été sans workout fait qu’il se présente aujourd’hui en NBA en ne se reposant que sur ses qualités innées.


Ainsi, nous pouvons raisonnablement attendre de Deni d’important progrès, et ce, dans tous les secteurs de son jeu. Avant de les citer, passons d’abord en revue les qualités qui l’ont amené à être choisi 9-ème de la draft 2020.


Points forts :


Le QI Basket : Plutôt qu’être un passeur élite, Deni Avdija a une compréhension du jeu élite. Malgré son jeune âge il joue déjà comme un vétéran, fait toujours le bon choix, le bon geste, de la simple extra passe à la passe dans le dos, il cherche avant tout l’efficacité et le partenaire ayant le meilleur shoot. De même sa compréhension du jeu se traduit aussi du côté défensif. S’il est un bon défenseur individuellement, il est avant tout un formidable défenseur d’aide et du coté faible, ce qui lui permettra de réaliser lors de ses meilleures soirées, sa petite moisson de contres savoureux.



Transition - Playmaking : Du haut des 2m06, pour l’instant seulement (il a pris 3 centimètres l’année dernière et pourrait continuer sa croissance cette année), il excelle dans le jeu de transition et le playmaking. Ainsi, chacun de ses rebonds peut aboutir à un coast to coast ou à un coéquipier servi dans les meilleures conditions. Sur demi-terrain, malgré sa grande taille, il est capable de jouer les Pick and Roll, servant son big men ou finissant au cercle sans difficulté. Ces derniers ne se concluent toutefois que très rarement par un pull-up à mi-distance, arme qu’il devra travailler pour briller dans ce domaine.


Mentalité : Doté d’une éthique de travail élite, Deni Avdija est un joueur précieux pour une équipe. Hargneux, il se bat sur tous les ballons, se nourrit de la tension et n’hésite pas recadrer ses coéquipiers. S’il ne le fera évidemment pas en NBA dans un premier temps, à mesure qu’il prendra ses marques offensivement, son bon état d’esprit deviendra vite contagieux.

Point négatif :


Handle : Afin de pouvoir exploiter la totalité de ses capacités aux Wizards, Deni Avdija devra être un des principaux porteurs de balle de son équipe. En NBA il ne lui sera pas permis de mener une équipe avec son handle actuel. Il a déjà connu de bien mauvaises mésaventures lorsque Yam Madar (jeune meneur israélien et ami de Deni), par exemple, s’est occupé de lui en pression tout terrain. Ainsi s’il veut faire profiter son équipe de sa vision du jeu pour jouer meneur, comme Ben Simmons peut par exemple le faire, il devra travailler son handle et y ajouter quelques moves.


Main Gauche : Plus encore que son handle, le jeu de Deni passe avant tout par sa main droite. Lorsqu’il décide de finir une action, la grande, grande majorité des drives se finissent par un lay-up main droite. Aucune défense ne sera en difficulté si son jeu devient prévisible. A Mike Schmitz, il déclarait qu’il ne s’agissait que de confiance et qu’il n’avait aucun problème avec sa main gauche. Toutefois, au Maccabi, comme lors de ses débuts à Washington, tous ses drives passent par la droite. Pourtant, lors de sa jeune carrière, plusieurs séquences de post-up de Deni Avdija se sont conclues par un hook main gauche ou un spin move puis floater de cette même main gauche. Libre donc à lui de travailler ce point et empêcher son jeu de devenir trop stéréotypé.


Rapidité latérale et premier pas moyen : S’il ne sera jamais ciblé en défense par une équipe, il sera probablement trop lent latéralement pour défendre les joueurs les plus vifs de la ligues. De même en attaque, les différences qu’il fera devront résulter de l’incertitude que génère sa polyvalence plus que d’un premier pas explosif.

Point à travailler :


Le Shoot : Avant la draft, certains pointaient le shoot comme un de ses principales défauts. Lors de ses débuts en NBA, le shoot est apparu comme l’une de ses principales qualités. Alors que Rui Hachimura l’a tout de suite comparé à Davis Bertans, Scott Brooks a cru bon d’utiliser le jeune Israélien comme un joueur de catch and shoot. Comme souvent, la réalité se trouve entre les deux. Non Deni Avdija, n’est pas un shooter. Il ne l’a jamais été et ne devrait jamais avoir à jouer ce rôle. Pour autant, le shoot n’est pas un point faible pour lui. L’année passée déjà, Deni Avdija shootait correctement (en témoigne ci-dessous la heat map de ses tirs pris avec le Maccabi). Sa mécanique est bonne, son arc est bon et sa release est rapide. Avant la draft, Deni déclarait que ses pourcentages, parfois décevants, n’étaient dû qu’à la confiance. Difficile de lui donner tort lorsque l’on voit l’évolution de ses pourcentages en championnat israélien. Cela étant, il aura tout de même à éclaircir enfin un point mystérieux : comment se fait-il qu’un joueur autant capable au shoot puisse avoir de tels pourcentages aux lancers-francs ?




Puissance : Puisqu’il grandit encore et que ce n’est pas la meilleure chose pour aider à stabiliser son shoot, il ne fait actuellement pas encore réellement de musculation, préférant ainsi attendre la fin de sa croissance. Il ne serait donc pas aberrant de le voir peu à peu se transformer musculairement d’ici sa saison sophomore ou sa troisième année. Dès lors, cet ajout de masse lui permettra de défendre plus aisément les big men de la ligue puisque ce n’est pas sa taille qui pose problème. Aussi, cette puissance ajoutée devrait lui permettre de mieux mettre en valeur son agressivité et améliorer sa dureté près du cercle (même si ses pourcentages près du cercle -69% - était, l’année passée, déjà très corrects).


Post-up game : Si Avdija aime poster son défenseur lorsque ce dernier est plus petit, et qu’il maitrise déjà quelque moves (spin move et hook des deux mains), la maitrise d’autres moves pourrait être une arme intéressante à ajouter à l’arsenal d’un joueur de 2m08.

ET BIEN DIS-MOI, ÇA M’A L’AIR PAS MAL TOUT ÇA…

En effet, alors qu’il vient tout juste d’avoir 20 ans, Deni Avdija est déjà un joueur NBA-ready avec, déjà, de belles références. Son éthique de travail et sa mentalité font de lui un joueur à développer sur le long terme, en le responsabilisant peu à peu. Difficile donc d’imaginer un meilleur choix possible que de sélectionner Avdija en neuvième position pour les Wizards. S’il remplit le rôle de bon soldat pour accompagner, ce qui est peut-être, la dernière danse de Bradley Beal à DC, Deni Avdija s’inscrit surtout et avant tout dans le projet de reconstruction des Wizards à plus long terme.


Samuel, de @DeniAvdijaFrance

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