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Photo du rédacteurJaufré Lafage

Orange mécanique.

Disclaimer: cet article est écrit dans la nuit du 11 au 12 avril, et contient une grande quantité de Monster (le blanc, vous savez celui sans sucres, prétendument gout agrumes mais on sait pas lequel). Il ne sera sans doute plus valable vers le 20 mai, post-lottery. Cependant, un grand nombre d’opinions exprimées ici resteront vraies. Il est important d’y ajouter une pincée de sel. La même pincée de sel que mettrait Hannibal Lecter sur une victime, donc.


Disclaimer 2 : Tommy s’est fait virer. Ce papier avait donc raison. Dans le turfu, on vous a dit.


Dieu qu’il est douloureux d’avoir raison quand on parle des Wizards. Je me maudis un peu plus chaque jour d’avoir annoncé 36 victoires dans la preview de la saison. Si j’avais su l’enfer que cette saison allait être, j’aurai prédit 50W. Au moins on se serait marrés.


On va tenter de faire un récapitulatif de ce long purgatoire qu’a été la saison des Wizards, par points marquants. Les inspirations pour ce papier sont entre « l’odieux Connard » et Daniel Riolo. Accrochez vos ceintures.


Kristaps Porzin-presque.


La seule lueur dans cette saison. Finalement, le joueur dans lequel il y avait le moins de confiance, principalement à cause de son physique fragile, est celui qui aura apporté le plus de satisfaction.


Il shoote proprement, il a disputé un nombre de matchs très correct, et il semble être un leader vocal quand il est sur le parquet ou en sideline. On ne demande rien de plus à un contrat max – oui, cette phrase est une attaque ciblée pour plus tard.


Et c’est tout. Rien de plus à dire, c’était propre, il a même été rapidement dans la conversation des votes all-stars et quelque part c’est rassurant pour le futur : quitte à prendre une extension max, autant qu’elle soit méritée – et pas par défaut parce qu’il n’y a rien d’autre ailleurs, n’est-ce pas.


The Full Monte


Le premier vide abyssal de l’année c’est celui du poste de meneur. Arrivé en discrétion cet été, Monte Morris n’a finalement pas donné la satisfaction attendue. Trop lisse, trop discret, sans prises de risques. Si le front office (Tommy Sheppard en tête) aime marteler qu’il a le deuxième plus bas ration de perte balle par passe décisive, dans les faits, jamais Monte n’aura été un élément enthousiasmant.


A 9 millions de dollars, et 10 la prochaine, c’est clairement décevant.


Surtout que derrière lui, il y a de (très) bonnes surprises. Delon Wright est un sixième homme de qualité. Sa défense est excellente, et sa présence sur le parquet est très importante. La preuve ? Sa blessure en novembre amène une série de défaites et un impressionnant vide dans la défense des Wizards.


Et derrière ça ? Des bonnes surprises. Jordan Goodwin pour commencer. Pendant longtemps en two-way contract, il aura reçu son contrat tardivement, mais il l’aura bien mérité. Une défense très solide, une habilité à trouver le bon play dans un grand nombre de situation, J-Good aura été un vent de fraicheur sur la ligne arrière.


Et Johnny Davis alors ? Eh bien…


L’affront Office


Première parenthèse hors joueurs. Ca fait maintenant quatre ans que Tommy Sheppard a remplacé Ernie Grunfeld au poste de General Manager. Cette information est TRES importante pour la suite de cet article.


Johnny Davis est donc son quatrième pick de draft, chacun au premier tour. Il est accompagné de :


- Rui Hachimura, goodbye stranger, it’s been nice, chantait Supertramp. Tradé comme un malpropre aux lakers contre un paquet de malboro entamé et une VHS de la Famille Delajungle, à six mois de la fin de son contrat. Le message était clair : merci de nous avoir aidé à vendre des maillots au Japon, mais on ne veut plus de toi. D’ailleurs, depuis que tu es parti, il parait que ça va mieux pour…


- Deni Avdija, dont Tommy vienra marteler à plusieurs reprises en conférence de presse que son développement est meilleur depuis le trade du japonais. Au-delà du fait que ce ne soit pas le même poste, pas le même type de jeu, pas le même gabarit, et pas le même rôle, on est presque tentés de crier au bullshit, puisque Déni, même si sa saison est positive, n’a pas profité de l’absence du japonais pendant quinze matchs en début d’année pour exister. D’ailleurs au poste 3, la surprise de l’année c’est…


- Corey Kispert, le strabisme préféré de ton strabisme préféré. Le seul joueur « NBA-ready » drafté par les Wizards. Ce qui souligne (déjà) notre inaptitude ces dernières années à développer qui que ce soit. Des pourcentages corrects au tirs, des bons cuts, une bonne intelligence de placement. Il reconnait de lui-même qu’il doit prendre du muscle et améliorer sa défense, mais pour un sophomore, la copie rendue vaut très largement la moyenne. Mais ces trois joueurs ont tous été bons ou prometteurs pendant leur année rookie. Ce qui n’est ABSOLUMENT pas le cas de…


- Johnny Davis. Wow. Juste wow. Quel fiasco. Il n’y a pas d’autre mot qui me vienne à l’esprit. C’est un fiasco, entier complet et il est intégralement à la charge du Front Office. D’abord parce que le joueur est visiblement drafté bien trop haut. Il n’a pas le talent d’un neuvième de draft. Point à la ligne. Ensuite parce que son développement est chaotique, voir inexistant. Une longue partie de l’année en G-League (où il n’a pas non plus convaincu pendant de longues semaines), il n’aura trouvé des minutes satisfaisantes que dans les dix derniers matchs de l’année – ceux où on avait décidé de jeté ouvertement, donc.


On ne va pas se faire l’affront (ni l’entame de dépression) de citer l’intégralité des joueurs choisis après les nôtres et qui ont eu de bien meilleurs développements, mais il y a 1) un énorme gâchis de potentiel et 2) un analphabétisme sportif et managérial criant (t’as vu la bête de phrase ?).


C’est simple : notre front office (jusqu’à notre coach) est inapte. Toutes les décisions de draft, tous les choix sportifs, toutes les tentatives de donner une direction à la franchise sont mauvais. Il n’y a rien qui fonctionne. La preuve ? Will Barton (dont on reparlera) a joué 40 matchs, à 19,6 minutes par match. C’est plus que l’intégralité des rookies de l’effectif (le premier étant Goodwin à 17,8 minutes de moyenne). Ce n’est pas la première fois que l’on fait ce constat, mais on va le redire : les Wizards ne sont pas une franchise de formation et de développement. On peut déjà prendre le pari : quiconque sera notre choix de draft de cette année sera un échec – on est largement capable de foirer Wemby, n’en doutez pas.


Chèque en bois pour un Big Tree


Parmi les NOMBREUSES erreurs du management de la franchise, il faut bien évidemment noter la décision de donner des contrats poubelles, tous les ans, sans idée de direction sportive. Signer pour signer. Mais qu’on se rassure : Tommy Sheppard vient de déclarer fièrement, en conférence de presse :


« Nous sommes une destination de choix pour les agents libres ».


Et ben mon con, fallait les avoir bien accrochées dans le pantalon pour dire ça. Comment tu peux imaginer dire une énormité pareille alors que ton plan depuis deux ans c’est :

  • Donner un Contrat Super Max à Beal (oui oui ça aussi ça viendra)

  • Donner un max à Davis Bertans

  • Prévoir un max pour Kuzma

  • Prévoir une extension Super Max pour Porzingis

Ton plan de développement, c’est LITTERALEMENT de t’accrocher aux poubelles qu’on a bien voulu te trader. Parce que c’est exactement là que le bât blesse : le big three « Beal-Kuzma-Porzingis » n’en est pas un. Jamais de la vie. Le seul qui mérite un super max là-dedans, c’est Porzingis et c’est juste sur la base de la saison qu’il vient de rendre.


Les deux autres ? Quelle genre de franchise désespérée faut-il être pour se dire que Beal et Kuzma sont un big three dans la NBA actuelle ? Comparons avec des franchises qui ont des big three (dans la même zone de salaires que projetées pour le nôtre) également :


- Boston : Smart-Tatum-Brown

- Milwaukee : Giannis-Middleton-Holiday

- Phoenix : Durant-Booker-Ayton


Des équipes dominantes, des équipes playoffables, des équipes qui méritent leurs chèques. Avec des casting réussis, des coachs compétents et des plans de jeu clairs. D’ailleurs il ne faut pas s’y tromper : il y a toujours au moins un membre de chaque big three mentionné dans la course au MVP.


Bilan : tu ne peux pas commencer de monter un tel ensemble si ton équipe est instable, du début à la fin. Nous avons commencé la saison avec un embouteillage aux postes 3&4, ainsi qu’un manque criant de poste 1 et 5.


Mais tout va bien : on va mettre 75% du salary cap disponible sur trois joueurs et faire 10ème. Parce que pourquoi pas ?


Débile Barton


Imagine tu prends 14 millions de dollar la saison pour être la première option offensive en sortie de banc. Imagine on t’a donné les clefs du second unit.


Imagine tu fous tout en l’air parce que t’as un QI entre 50 et 70.


Tu as coché toutes les cases ? Félicitations, tu es Will « The Thrill » Barton!


Si l’on devait résumer la saison de Barton en un seul fait, ce serait celui-ci : parti coupé à quatre mois de la fin de son contrat parce que personne n’en a voulu dans un échange. Au moins Hachimura nous a rapporté des seconds tours de draft et Kendrick Nunn. Barton ne pourra même pas faire ça.


Ça rentre dans le dossier (plutôt épais) de toutes ces erreurs de casting faites par le Front Office des Wizards. Bertans, Dinwiddie, Harrell, et donc maintenant Barton. Qui prend ces décisions ? Qui décide de garder ces joueurs ? Qui, avec un minimum de connaissance de la NBA, décide, en son âme et conscience, que ces joueurs combinent bien ensemble dans l’effectif ?


Carton WUJ !


Il est l’heure de démarrer l’un des deux gros points rouges de la saison. C’était donc la deuxième année en tant que coach principal de Wes Unseld Jr., et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on s’est bien ennuyés.


Prenons les points amenés lors de la conférence de presse de la fin de saison dernière :

  • « Nous avons des problèmes de pace »

C’est toujours le cas. 19ème pace de la ligue, l’équipe stagne, et les plans de jeu vus pendant la saison ne laisse entrevoir aucune possibilité d’amélioration.

  • « Nous devons nous servir de notre taille »

Le plus bas taux de « And-one » de la ligue (2.3). On ne sait pas jouer dans la peinture, on ne sait pas profiter d’un bonus, et nous n’avons pas les stratégies qui nous permettent d’aller chercher des lancers francs – on a d’ailleurs le troisième plus bas taux de lancers-francs générés de la ligue.

  • « Nous devons mieux tirer à trois points »

Là encore aucun mouvement par rapport à la saison dernière. Nous sommes 18èmes en réussite à derrière l’arc chiffre stagnant vis-à-vis de l’an dernier (35,6%).


Bilan donc très maussade, voir négatif : nous n’avons pas progresser, nous n’avons rien changé à la formule et aucune nouvelle idée de jeu a été apportée cette saison malgré les changements d’effectifs.


La faute à un coach qui ne comprend pas son rôle. Cette saison, les Wizards ont perdu huis fois dans des matchs où ils avaient au moins quinze points d’avance, dont un back-to-back avec plus de vingt points d’avance. Le coach est aux abonnés absents. Pas de timeout, des rotations fixes, mornes, aucune surprise. L’équipe la plus facile à scout de la ligue. Affronter les Wizards, c’est comme avoir le même plan cul depuis cinq ans : tu sais comment ça commence, tu sais comment ça finis, y aura peut-être une surprise au milieu mais finalement ce sera la même soirée que d’habitude.


C’est mièvre, et même les joueurs s’en plaignent. A plusieurs reprises cette saison, les joueurs ont questionné, plus ou moins directement, l’impact du coaching sur l’équipe.


Bon.


Le fusil est chargé. Attaquons le point principal.


Ça fait combien, 43,279,250 dollars divisé par 50 ?


Le panda géant (Ailuropoda melanoleuca) est une espèce de mammifères, habituellement classée dans la famille des ursidés (Ursidae), endémique de la Chine centrale. Il fait partie de l'ordre des Carnivores, même si son régime alimentaire est constitué à 99 % de 250 millions de dollars sur les cinq prochaines années.


C’est drôlement précis, Wikipédia.


Comment, Ô grand Dieu comment, peux-tu te présenter comme Franchise player, prendre le chèque susmentionné et avoir les stats de Desmond Bane ?!


Le constat est accablant pour Bradley Beal. Cette saison est un fiasco total, il n’a jamais assumé son rôle de franchise player, son comportement in&out du terrain est plus que douteux, à tel point que les jeunes se tournent maintenant vers Kristaps Porzingis pour être leur mentor et trouver du soutien sur la touche et dans les vestiaires.


Panda n’a plus envie. Ça se voit, ça se sent, et c’est criant. Déroute historique à Brooklyn ? Pas de réaction. Défaite contre Orlando dans les derniers instants de la course au play-in ? 16 points, aucune envie, aucune révolte. Fessée contre Boston? Ca délire en bord de touche avec son super pote Tatum (qui lui joue et nous dérouille, par la même occasion).


Si la question était encore en l’air au début de l’année, nous en sommes maintenant convaincus : Bradley Beal n’est PAS un franchise player. Bradley Beal n’est PAS un super max player. Bradley Beal n’est PAS un leader de groupe. Il a été remplacé dans les trois compartiments par Porzingis.


Pire encore : dans ses dernières déclarations, en conférence de presse, il déclare sans pression :


« Je ne crois pas que nous soyons assez bon dernièrement. Je suis en paix avec moi-même et en paix avec la façon dont l’année s’est déroulée. Mon niveau de patience est bas. J’ai un niveau de patience plutôt bas, mais pour l’instant je ne suis pas en colère. »


Fallait (encore une fois) les avoir accrochées bien solidement dans le pantalon pour pouvoir sortir une énormité pareille.


Résumons vite. Tu as joué 50 matchs, tu as des stats de mid-level player, et tu te permets de mettre la pression à toute la franchise ? Quand on repense à la façon dont Bradley a ouvertement déféqué sur la franchise cet été (pour rappel, dans les grandes lignes : « j’ai pris le max ici parce que personne d’autre voulait de moi, du coup ben je reste par défaut »), il y a vraiment une énorme séparation entre la parole et l’acte.


D’ailleurs personne ne s’y trompe, le divorce semble consommé. Alors que les joueurs présents ont tous admis que l’équipe avait sous-performé, Beal, lui, semble loin de ce constat. La première année du super max est un échec criant et acté. Et plus personne n’y pourra rien faire. Toute la fanbase des Wizards, domestique comme internationale, s’est déjà retournée contre le Panda. Une attitude désinvolte couplée à une absence de leadership en font un poids mort permanent aux yeux des observateurs.


Alors, c’est grave docteur ?


Oui.


On ne va pas se mentir, la situation est désespérée.


- Beal n’est pas du tout au rendez-vous annoncé par son contrat ;

- On va donner un super max longue durée à Porzingis ;

- On va donner un max à Kuzma ;

- On ne change pas de coach ;

- On n’a pas de marge pour faire de trades.


L’horizon est sombre, très sombre. A tel point que même si les dieux du basket le voulaient, et qu’on obtenait le premier choix de la draft 2023, je ne suis pas sûr que Victor Wembanyama soit notre sauveur. Et pour cause : le front office serait capable de ne pas le drafter – ni Scoot Henderson, d’ailleurs.


Cet effectif a un plafond situé entre la 7ème et la 9ème place. Pas plus haut. Et l’équation est simple. Tu n’es pas meilleur que les Bucks, les Sixers, les Cavs, les Celtics, et la saison 22/23 vient de te prouver que tu n’étais pas meilleur que les Knicks, le Heat et Brooklyn.



L’an prochain, Indiana va se renforcer. Orlando va avancer. Atlanta va se reprendre. Chicago va bouger.


Avec les contrats prévisionnels et le peu de marge salariale restante, nous allons stagner. Purement et simplement. Et encore, sous réserve que Porzingis refasse une saison à 65 matchs. C’est nul. Il n’y a pas d’autres mots. C’est nul, c’est fade, et rien ne va changer sous peu. Les quatre prochaines années sont noircies et on peut d’ores et déjà se mettre à tirer en feu nourri sur tous les responsables.


Merci, Bradley, d’avoir pourri « ta franchise de cœur » juste pour prendre un chèque ;


Merci, Tommy, d’être sportivement inapte, et de ne pas comprendre que la grande majorité de tes décisions nuisent à ton produit ;


Merci Ted, de refuser catégoriquement la reconstruction et de nous enfermer dans la médiocrité ;


Et enfin merci à vous, de continuer de nous lire et de réagir avec nous sur les réseaux. Je crois que s’il n’y avait pas ça, on ne serait déjà plus là.



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