Il est 4h35 du matin, et je me demande bien comment je vais faire pour ne pas remplir ce papier d’insultes. J’ai une haine viscérale qui est en train de monter contre plusieurs personnes, et je ne suis pas sûr par où commencer. Alors on va démarrer par l’évidence : on va parler des résultats. On verra où cela nous emmène.
Semaine 1 :
J’y ai cru. C’est surement ça le plus douloureux, c’est que j’y ai cru. Alors que je savais, en faisant la preview, qu’il ne fallait pas que j’y crois. Alors du coup premier match aux Pacers. Ça joue, tranquillement, ça ronronne. L’attaque est belle, la défense bien moins. Alors tu gagnes à Indiana, certes. Mais t’en as pris 107 et tu t’es fait peur sur les cinq dernières minutes ? Inimaginable.
Puis arrive Chicago. Vrai premier test de la saison. Test amputé de Zach LaVine, mine de rien. Et là aussi, Halloween en avance. On a tremblé jusqu’à la dernière minute, encore traumatisés du buzzer-winner de DeRozan la saison dernière. Le boug a retenté la même, sans succès cette fois-ci.
Et déjà au bout de deux matchs, plusieurs constats :
- Il est impossible de défendre sans Avdija avec les starters, ni sans Wright avec la seconde unit. Ce sont les deux seuls vrais défenseurs de niveau NBA dans cette équipe. Le reste ? Un moulin permanant. Porzingis est aussi soft qu’une boule de coton, Beal n’a pas envie, Gafford est sur répondeur, Kuzma fait moins d’efforts.
- Bradley Beal a déjà la flemme. On en a connu beaucoup, des joueurs qui prennent leurs super-max et qui soudainement ont la flemme. C’est un pattern récurrent en NBA, et force est de constater que les Wizards n’allaient pas faire exception. Mais à ce point-là (et on ne le savait pas encore à ce moment-là, mais la suite va être bien pire) c’est assez déroutant.
- Le banc est d’une faiblesse abyssale. Gafford n’est plus au niveau, sans explications. Gill doit repartir pour l’Europe, rapidement. Rui est… douteux. Il n’est pas encore au niveau mais comme le reste de l’équipe, il ronronne. Il en a sous la pédale.
- Pourquoi a-t-on drafté Johnny Davies ? Quand on a tourné la preview, on savait qu’il n’avait pas le niveau NBA, personne n’aurait pu affirmer le contraire. Mais ces deux premiers matchs laissent entrevoir un film d’horreur ou, en fait, ce mec-là n’a même pas le niveau de la G-League ? Un crève-cœur, pour un joueur choisi aussi haut. Et pour cause : le mec ne joue pas. Pas une seule minute de jeu. L’an dernier au même moment, Corey Kispert commençait déjà de se faire une place dans la rotation.
Ca gagne, oui, mais à partir de là, il y a deux possibilités. Soit tu as « la chance du champion » et tu vas faire une saison dorée à base de serrage de fesses mais tu vas te placer dans le top4 en étant une darling. Soit tu as eu énormément de chance, tout court, et la réalité va venir te frapper si fort dans le nez que Michael Jackson va te demander des royalties.
Semaine 2 :
Etonnement le meilleur matchs (pour l’instant) des Wizards cette saison, c’est une défaite. Perdre aux Cavaliers n’a rien d’infamant. Ils ont une belle équipe, Mitchell est en forme, bon. En plus, tu es capable de gratter une OT, donc tu es accrocheur, et tu donnes l’impression de te battre. Les pourcentages ne sont pas honteux, y a quelques rotations (on va en reparler) plutôt bonnes à voir, et tout le monde est impliqué.
Et si c’était ça qui avait fait vrillé la machine ?
Je ne vais même pas m’attarder sur la victoire contre Détroit. Aucun intérêt, ils sont en « road to Victor » et je leur souhaite bien du courage.
La défaite contre Indiana, alors que tu as trois jours de repos et qu’ils sont en back-to-back, ça, c’est infamant. Alors oui, « tous leurs tirs sont rentrés ». Il n’empêche que, quand tu défends un minimum, tu ne les prends pas, tous ces tirs.
C’est nul.
C’est juste nul. On en est au 5ème match et on peut déjà dire que Beal ne mérite pas son contrat. C’est un contrat par défaut pour un joueur surévalué qui ne sera jamais capable de « faire gagner sa franchise », comme il le claironne depuis trois ans à qui veut bien l’entendre.
Le meilleur de joueur de cette franchise, c’est Kristaps Porzingis. Il est soft, mais il tente de défendre, d’être présent. Il shoote convenablement, et son "body language" est positif, même dans la défaite.
"Body language" justement. Pourrait-on imaginer un franchise player, supposément la méga-star de son équipe, allait se taper sa meilleure tranche de rire avec l’adversaire qui vient de le blowout ? Et bien n’imaginez plus, Bradley Beal l’a fait. Bradley shoote a 4/16. Mais pas de soucis, il délire avec Tatum qui vient, lui, de carry les Celtics sans trop transpirer.
Sous les yeux hagards de Wes Unseld Junior, qui se sera fait out-coach deux nuits de suite, donc. En attendant la troisième, puisqu’après Boston vient Philadelphie. « Les emmerdes, ça vole en escadrille » disait feu le président Chirac.
On a mentionné plus haut les rotations. Si on a pu s’imaginer que cette saison, elles allaient être variées et agréables à voir, on s’est tous trompés. Et le pire du pire, c’est que même les compos n’ont plus de sens. Deni Avdija, sorti d’un très bel EuroBasket avec Israel, meilleur défenseur de l’équipe depuis déjà l’année dernière… qui sort du banc ?! Au profit d’une titularisation d’Anthony Gill ?!
Aucun sens. Ça n’a aucun sens.
Et heureusement pour les Wizards, Joel Embiid était out sur ce match. Sinon le blowout aurait été une évidence pour tout le monde. Et pendant ce temps, le Bradley Circus shoote à 7/18, perd 4 balles et n’existe pas. A 250 millions (deux-cent cinquante millions) de dollars pour un joueur qui, cette année, à les stats de Dejountay Murray. Est-ce que Murray mérite le super-max, je vous en laisse juge.
Conclusion :
Pourquoi « Projet X » ? Parce que j’aimerai que « Heads will roll ». D’abord le coach. Merci WUJ mais tu es le Mecha Bazdarevic de la NBA et ton playbook a la taille d’une planche de BD dans le Figaro. Il va falloir retrouver un vrai coach, NBA-ready, et qui soit capable de faire jouer ce vestiaire.
Ce vestiaire, parlons-en. Il est temps d’appuyer sur le bouton rouge. Entre les rookies pas développés, les vétérans pas impliqués et les deux-trois joueurs qui essayent d’exister au milieu, cette équipe va dans le mur.
Dans le mur.
Deni et Rui sur le banc au profit de mecs comme Gill, ça ne doit pas exister. Jamais. Beal qui passe l’essentiel du temps avec la balle en main, c’est non aussi. On a passé de longues heures à discuter que Morris et Wright étaient deux meneurs de bonne allure, parfaitement parés pour jouer le poste 1 à Washington. Donner la gonfle à Beal est, au minimum, une erreur grossière, au maximum, une faute professionnelle.
Rui et Deni doivent jouer. Porzingis doit jouer. Kuzma doit jouer. Taj Gibson doit jouer. Anthony Gill ne doit pas jouer, pas plus que Johnny Davies, et probablement moins que Daniel Gafford.
Beal doit exister, ce qui cette saison, n’est pas encore arrivé.
La saison n’est pas encore terminée, nous sommes en 3 victoires/4 défaites. Mais le plafond a l’air si bas, et la marge de progression si faible (au moment d’écrire ces lignes), qu’il est impossible d’imaginer autre chose qu’une saison avec 38 victoires et une douzième place habituelle.
Oh et : ne t’inquiète pas, Tommy Shepherd. On parlera de toi dans un prochain papier.
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